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Avec bonheur nous nous balançons dans la nuit brune....
Je voudrais rectifier une erreur récurrente à la chanson: "Au clair de la lune".
Il ne s'agit pas d'une plume, mais d'une "lume". (Donc d'une lumière).
En reprenant la comptine, vous verrez que la recherche de la plume n'a aucun sens:
Au clair de la lune,
Mon ami Pierrot
Prête moi ta lume
Pour écrire un mot
Ma chandelle est morte
Je n'ai plus de feu
(Il ne s'agit pas d'une plume brisée ou perdue, mais d'un manque de clarté)
Ouvre-moi ta porte
Pour l'amour de Dieu !
Au clair de la lune
Pierrot répondit
Je n'ai pas de lume,
Je suis dans mon lit
Va chez la voisine
Je crois qu'elle y est
Car dans la cuisine
On bat le briquet.
(On bat le briquet, donc il y a de la lumière. On n'y fabrique pas des plumes).
Au clair de la lune
L'aimable Lubin
Frappe chez la brune
Ell' répond soudain
Qui frapp' de la sorte ?
Il dit à son tour
Ouvrez votre porte
Pour le Dieu d'amour
Au clair de la lune
On n'y voit qu'un peu
On chercha la lume
On chercha du feu
(On cherche bien de la lumière et pas de plume!)
En cherchant d'la sorte
Je n'sais c'qu'on trouva
Mais j'sais que la porte
Sur eux se ferma.
8 commentaires -
J'aime ces vers subtiles , délicats comme celui qui les a écrit!LE BALLET DES HEURES
(Le Dieu Pan parle :)
Les heures sont des fleurs l'une après l'autre écloses
Dans l'éternel hymen de la nuit et du jour ;
Il faut donc les cueillir comme on cueille les roses
Et ne les donner qu'à l'amour.
Ainsi que de l'éclair, rien ne reste de l'heure,
Qu'au néant destructeur le temps vient de donner ;
Dans son rapide vol embrassez la meilleure,
Toujours celle qui va sonner.
Et retenez-la bien au gré de votre envie,
Comme le seul instant que votre âme rêva ;
Comme si le bonheur de la plus longue vie
Était dans l'heure qui s'en va.
Vous trouverez toujours, depuis l'heure première
Jusqu'à l'heure de nuit qui parle douze fois,
Les vignes, sur les monts, inondés de lumière,
Les myrtes à l'ombre des bois.
Aimez, buvez, le reste est plein de choses vaines ;
Le vin, ce sang nouveau, sur la lèvre versé,
Rajeunit l'autre sang qui vieillit dans vos veines
Et donne l'oubli du passé.
Que l'heure de l'amour d'une autre soit suivie,
Savourez le regard qui vient de la beauté ;
Être seul, c'est la mort ! Être deux, c'est la vie !
L'amour c'est l'immortalité !Gérard de Nerval
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Dans notre vie âcre et fiévreuse
Dans notre vie âcre et fiévreuse
Ta splendeur étrange apparaît,
Phare altier sur la côte affreuse;
Et te voir est joie et regret.
Car notre âme que l'ennui creuse
Cède enivrée à ton attrait,
Et te voudrait la reine heureuse
D'un monde qui t'adorait.
Mais tes yeux disent, Sidonie,
Dans leur lumineuse ironie
Leur mélancolique fierté,
Qu'à ton front, d'où l'or fin rayonne,
Il suffit d'avoir la couronne
De l'idéale royauté.
Sonnet cabalistique
Comme bercée en un hamac,
La pensée oscille et tournoie,
A cette heure où tout estomac
Dans un flot d'absinthe se noie.Charles Cros (1842-1888) était poète, mais aussi inventeur,
linguiste et musicien. Il était un amateur d'absinthe,
comme beaucoup d'artistes de son époque.
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