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BILITIS
Une femme s'enveloppe de laine blanche .
Une autre se vêt de soie et d'or .
Une autre se couvre de fleurs , de feuilles et de raisins .
Moi je ne saurais vivre que nue .
Mon amant , prends moi comme je suis :
sans bijoux ni sandales ,
voici BILITIS toute seule .
Mes cheveux sont noirs de leur noir et mes lèvres rouges de leur rouge .
Mes boucles flottent autour de moi libres et rondes comme des plumes .
Prends moi telle que ma mère m'a faite dans une nuit d'amour lointaine ,
et si je te plais ainsi , n'oublis pas de me le dire .
Ainsi parle BILITIS
transcrit par "La Fileuse de Lune"
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Je te l'ai dit pour les nuages
Je te l'ai dit pour l'arbre de la mer
Pour chaque vague pour les oiseaux dans les feuilles
Pour les cailloux du bruit
Pour les mains familières
Pour l'oeil qui devient visage ou paysage
Et le sommeil lui rend le ciel de sa couleur
Pour toute la nuit bue
Pour la grille des routes
Pour la fenêtre ouverte pour un front découvert
Je te l'ai dit pour tes pensées pour tes paroles
Toute caresse toute confiance se survivent.Paul Éluard
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POUR l'AMOUR de MAJOLINE "Au rythme sourd de mon coeur
sans mesure ni contrainte
Je compte les heures
Ma belle Majoline...
Sur la mesure du temps
va le vent
sans crainte
Ma mie je vous attends
en ardent désir !"
Ainsi chante Aimery le tendre Troubadour
à la coquette Majoline...
Illustration Clytie-Hawkims_L
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(1903)C'ÉTAIT un petit faune, né dans les bois de Mycalèse battue par les vents, du commerce d'un aegipan et d'une mortelle. Des particularités, légères encore, dénonçaient la double essence qu'il portait en lui. Il n'avait point la force tumultueuse et violente des dieux des forêts, mais ses membres délicats étaient plus dégagés de la gaine animale ; un poil moins rude et moins touffu couvrait ses cuisses ; ses oreilles aiguës, ses narines fines frémissaient continuellement aux choses ; il avait des gestes jolis ; quand il souriait, ses joues se creusaient légèrement, et l'ingénuité de son visage était alors ravissante ; mais ce qui excitait délicieusement la surprise, c'étaient ses grands yeux de couleur céruléenne, bleus comme le ciel et la mer, et qui promenaient lentement autour d'eux des regards étonnés, doux et lointains, comme les rayons de la première étoile qui brille à l'orient, quand le soleil n'est pas encore couché.
Élevé par les nymphes des bois sacrés qui lui donnèrent le doux nom d'Hyalis, il ne se mêla point aux jeunes chèvre-pieds de son âge. Leurs ébats turbulents lui déplaisaient, et il préférait être seul ; alors il inventait des plaisirs plus conformes à sa nature, et laissait errer parmi les plantes et les bêtes ses curiosités vagabondes. Déjà d'obscurs pressentiments s'éveillaient en lui, et devant ces visages solennels du monde, - la Nuit, la Solitude ou le Silence, - un émoi vague le saisissait, et une petite âme indécise montait dans l'eau pâle de ses yeux.
si tu clique sur cette animation ... une surprise t'attend....enfin si tu le souhaite****
recherches de...La Fileuse de Lune
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Jeunes filles qui brodez
En suivant des songeries,
Seules sur vos galeries,
Ou qui dehors regardez,
Comme des oiseaux en cage,
Si j'en avais le courage
Vers l'une de vous j'irais
- Dieu sait encore laquelle,
La plus triste ou la plus belle -
Et d'un ton simple dirais :
- " Vous êtes celle, peut-être,
Qui m'apparaît si souvent
Diaphane dans le vent,
Celle que je dois connaître ;
Je suis peut-être celui
Dont vous attendez l'appui,
Et qui tient en sa puissance
Tout le splendide inconnu.
Nous aurons, c'est convenu,
L'un en l'autre confiance. "
Lors je peindrais l'idéal
Qui m'aiguillonne et m'élève ;
Vous confesseriez le rêve
De votre esprit virginal.
Nous avouerions si la vie
Nous fut l'intruse ou l'amie,
Quels plaisirs nous ont lassés,
Ce que l'aube nous murmure,
Par quelle sainte blessure
Nous apprîmes à penser.
Il se pourrait que soit vaine
La tentative d'aimer ;
Pourtant, les coeurs sont rythmés
En mesures si prochaines,
Qu'entre nous il resterait
Des attaches, un secret.
Et quand, les jours de grisaille,
Nous irions au temps défunt
Il en naîtrait le parfum
D'éphémères fiançailles.Extrait du Recueil ;LES ALTERNANCES
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