• Le Livre de la Vie est le livre suprême

    Qu'on ne peut ni fermer ni rouvrir à son choix

    Le passage adoré ne s'y lit pas deux fois

    Et le feuillet fatal s'y tourne de lui-même;

    On voudrait revenir à la page qu'on aime,

    Mais la page où l'on meurt est déjà sous nos doigts.


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  • Ce sont de drôl's de typ's qui vivent de leur plume
    Ou qui ne vivent pas c'est selon la saison
    Ce sont de drôl's de typ's qui traversent la brume
    Avec des pas d'oiseaux sous l'aile des chansons

    Leur âme est en carafe sous les ponts de la Seine
    Les sous dans les bouquins qu'ils n'ont jamais vendus
    Leur femme est quelque part au bout d'une rengaine
    Qui nous parle d'amour et de fruit défendu

    Ils mettent des couleurs sur le gris des pavés
    Quand ils marchent dessus ils se croient sur la mer
    Ils mettent des rubans autour de l'alphabet
    Et sortent dans la rue leurs mots pour prendre l'air

    Ils ont des chiens parfois compagnons de misère
    Et qui lèchent leurs mains de plume et d'amitié
    Avec dans le museau la fidèle lumière
    Qui les conduit vers les pays d'absurdité

    Ce sont des drôl's de typ's qui regardent les fleurs
    Et qui voient dans leurs plis des sourires de femme
    Ce sont de drôl's de typ's qui chantent le malheur
    Sur les pianos du cœur et les violons de l'âme

    Leurs bras tout déplumés se souviennent des ailes
    Que la littérature accrochera plus tard
    A leur spectre gelé au-dessus des poubelles
    Où remourront leurs vers comme un effet de l'Art

    Ils marchent dans l'azur la tête dans les villes
    Et savent s'arrêter pour bénir les chevaux
    Ils marchent dans l'horreur la tête dans des îles
    Où n'abordent jamais les âmes des bourreaux

    Ils ont des paradis que l'on dit d'artifice
    Et l'on met en prison leurs quatrains de dix sous
    Comme si l'on mettait aux fers un édifice
    Sous prétexte que les bourgeois sont dans l'égout ...


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  • Je suis en mal du mal que j'aime

    Du ciel fauve où bat sans arrêt

    Appel rythmé la forêt

    Pour l'impossible poème .

     Dans nos courses d'enfant pas sage

    Sous le dôme d'air et de lait

    Comme la fontaine volait

    Légèrement au visage .

     

    Le vent bruni couleur de flûte

    Dans le sable nous effaçait

    Et douce pluie dansait

    Mêlant nos pas en sa chute.

     

    Doullens,1956

    Albertine Sarrazin(1937-1967) auteur de "L' Astragale"."La Cavale" 1965. "La Traversière"1966. , Lettres et Poèmes...


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  • Bien bizarre cette sensation d'abandon qui s'infiltre en moi dès mon réveil..est ce l'effet du printemps alors que j'en compte tant à mon actif ? N 'est ce pas tout simplement le signe qu'il est impératif que je " rentre chez moi" ? En y pensant je sais que je suis dans le vrai..Stop aux "demande de secours" , " j'ai besoin de toi " répondre seulement à ceux qui me permettent de me poser quelques instant, quelques heures , pourquoi pas quelques semaines.Je ne parle pas de tout laisser tomber , non , mais dire Pouce , j'en ai assez..laissez moi me reposer un peu ou beaucoup qu'importe..Oui c'est ça en écrivant j'en acquiers la certitude..OUF..je comprends et me donne le droit d'être moi tout simplement...


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  • Eve lève toi et danse avec la vie

    L'écho de ta voix est venu jusqu'à moi

    Eve lève toi tes enfants ont grandi

    En donnant la vie je serais comme toi...."


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